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16/09/2017

Conférence de Jean-Louis ESCUDIER, jeudi 21 septembre 2017 : "De l'oenologie à la viticulture , tradition et innovation"

La recherche scientifique en appui à la viticulture à Gruissan

Pour sa première conférence de la saison 2017-2018 du CEC, sa présidente Hélène Filhol a invité Jean-Louis Escudier, ancien directeur de recherche à l'INRA Pech Rouge à donner une conférence intitulée de « l'oenologie à la viticulture », titre d'un livre* qu'il a écrit récemment en collaboration avec Alain Carbonneau. Devant un public nombreux, le conférencier a présenté les défis à relever par la viticulture et les appuis apportés par la recherche à ce secteur pour ce faire.oenologie.jpg

Premier défi, le réchauffement climatique dont les effets pour la vigne sont déjà perceptibles : manque d'eau, hausse moyenne des températures. On vendange de plus en plus tôt. La vigne souffre de la sécheresse et cela ne fait pas forcément du bon vin. Les vignerons souhaitent irriguer leurs vignes. Mais où prendre l'eau ? Gruissan ne pouvant accéder à l'eau du canal du bas-Rhône, plusieurs solutions sont étudiées, comme la création de retenues collinaires, l’utilisation de l’eau des canaux ou l'utilisation des eaux usées traitées. Un projet de recherche collaboratif IrriAlt’eau, associant l'INRA , la cave coopérative de Gruissan, Grand Narbonne et Véolia a permis de mettre au point l'utilisation des eaux usées et d'en évaluer les effets positifs sur le vin.

Deuxième défi, il faut réduire de moitié l'emploi des pesticides. Activité plusieurs fois millénaires, la viticulture dispose d'une biodiversité de 8000 variétés de vignes dont certaines résistent naturellement aux maladies, mais celles-ci sont peu utilisées. 20 variétés seulement de vigne assurent 87% de la production.Les scientifiques de l'INRA mènent activement des recherches pour améliorer leur résistance au mildiou et à l’oïdium. Il s'agit de programme de création variétale, par croisement d'espèces, pas question ici d'OGM.

L'adaptation de la vigne n'est pas qu'une question environnementale. Troisième défi, elle doit répondre aux exigences de qualité demandées par le marché, notamment en diminuant le degré d'alcool, dans un contexte de marché international. Là encore, les progrès scientifiques viennent au secours de la viticulture. L'INRA a ainsi contribué à l'amélioration des arômes en menant de nombreuses recherches sur les levures et par la technologie à la reduction du degré d’alcool des vins.

La viticulture a déjà connu de nombreuses adaptations, tout restant attaché au terroir et à au savoir-faire. On ne fabrique pas du vin, on l’élabore puis on l'élève ! De nombreuses évolutions technologiques ont changé les méthodes de vinification, mais faire un grand cru reste du domaine de l'art. La voie de l'adaptation peut être étroite, car il faut satisfaire aux critères imposés par les appellations et indications d'origine (AOP et IGP), concernant les pratiques culturales et les qualités gustatives.

Pour le conférencier, la vrai difficulté d'adaptation tient aussi à la lenteur du renouvellement des plants de vigne, un cep étant productif pendant au moins 40 ans et seuls quelques pour cents de plants sont renouvelés par an en conséquence.

Pour conclure, Jean-Louis Escudier a invité l'assistance à goûter des vins issus de cépages résistants aux maladies élevés sur le site de Pech Rouge, ainsi qu'un excellent du jus de raisin, issu d'un raisin naturellement peu sucré.

*Ce livre est édité aux editions QUAE, et peut être commandé directement à l'éditeur : lien qui donne le sommaire   De l'œnologie à la viticulture,  il est aussi vendu par quelques libraires à Narbonne, en particulier la librairie Libellis à Narbonne, en dispose.