Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/02/2018

Jeudi 22 février 2018: "l'abbé Meslier, curé des Ardennes, père de l'athéisme!" par Pierre Clouet et Jacques Fernandez

Jackie Sabatier pour le Cercle d’Etudes Citoyennes accueillait, jeudi 22 février de biens curieux conférenciers. Pierre Clouet, président du Théâtre, président de l’Association Soliservice à Narbonne, ancien directeur de la Confédération Nationale des MJC, et Jacques Fernandez, journaliste honoraire, ancien président du Collectif Laïque Audois, animateur de quelques conférences au Cercle des Etudes Citoyennes (La Retirada, La Rondalla de Mauthausen, la Nueve espagnols dans la 2e DB).

abbé meslier.pngDes conférenciers qui ont fait appel à un bien étrange curé des Ardennes, Jean Meslier (1664-1729), abbé des paroisses d’Etrepigny et de Balaives, qui officiait sous les règnes de Louis XIV et Louis XV, et qui est aujourd’hui considéré comme le « père » de l’athéisme, et que certains bolchéviques, après la Révolution d’Octobre 1917 ont considéré comme l’un des « pères » du socialisme.

Avec un sérieux non dénué d’humour, les deux conférenciers nous ont présenté cet étrange prêtre, si peu prêtre et merveilleux précurseur du siècle des lumières, très peu connu dans notre pays, mais que certains philosophes, comme Michel Onfray, aujourd’hui tentent d’honorer, et de nous faire découvrir.

Ce curé atypique (c’est le moins que l’on puisse dire) s’inscrit dans la lignée des hommes qui ont voulu par leurs écrits ou leurs actes, apporter leur pierre à l’édifice de la libération des hommes. Libération du joug des églises mais aussi des rois, tyrans, nobles, ecclésiastiques qui exploitèrent la crédulité des peuples pour mieux les asservir. Il ne se contenta pas de vilipender la religion, les dieux, il alla jusqu’à proposer une philosophie matérialiste, une organisation sociale qui pourrait bien avoir inspiré quelques siècles plus tard, des penseurs comme Karl Marx ou Joseph Proudh’on.

Il écrivit son brûlot le soir, à la chandelle dans sa sacristie. Son œuvre « impie » ne fut pas divulguée de son vivant. Beaucoup s’en inspirèrent, certains pour le trahir, d’autres pour le faire connaître et l’honorer. Curieusement les religieux qui le découvrirent ne le détruisirent pas, ce qui permet aujourd’hui d’en connaître les contenus « explosifs ».

Une seule phrase suffirait pour donner envie d’en connaître plus sur le personnage, et sa pensée : « Il me souvient d’un souhait que faisait, autrefois, un homme qui n’avait ni science ni étude mais qui, selon les apparences, ne manquait pas de bon sens… Il souhaitait que tous les grands de la terre, et que tous les nobles fussent pendus et étranglés avec des boyaux de prêtre… 

Cette expression exprime assez en peu de mots, tout ce que ces sortes de gens-là mériteraient… Ce n’est point du tout la passion qui m’inspire ces sentiments-là, ce n’est que l’inclination et l’amour que j’ai pour la justice et pour la vérité que je vois d’un côté si indignement opprimée et l’aversion que j’ai naturellement du vice et de l’iniquité, que je vois d’un autre côté insolemment régner partout… ». Une phrase qui fit florès dans les discours anarchistes, communistes libertaires dans les siècles qui suivirent…