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06/12/2017

Jeudi 30 novembre 2017 Film : « UN REVENU DE BASE POUR LA VIE ? » De Michael Le Sauce

Un film pour réfléchir*

Jeudi 30 novembre 2017, Bernard Tourtelier, vice-président du CEC, a organisé la projection d’un film documentaire intitulé «Un revenu pour la vie », réalisé par Michaël Le Sauce. Le film a été suivi d’un débat animé par François Plassar, partie prenante du film et voisin de Gruissan.

Le film, au travers d’une série d’interviews, présente les différents avantages que pourrait offrir un revenu pour la vie, qui doit être sans conditions, individuel, de la naissance à la mort, cumulable, sans exigence de contrepartie, inaliénable. Le débat a montré que son efficacité dépend des modalités de son financement et de son versement, les monnaies locales ayant certainement un rôle essentiel à jouer.revenu de base.jpg

Le film est une incitation à réfléchir sur l’intérêt du revenu de base, sans parti pris politique. Les arguments invoquent des principes de liberté et d’égalité, la réduction de la pauvreté, le combat pour des conditions de travail plus humaines, la réduction de l’exode rural et des inégalités régionales, la fin du travail, selon l’approche des interviewés (philosophe, économiste …humoriste…).

Le concept de revenu de base est soutenu par une réflexion philosophique sur la liberté, sur la possibilité de choisir sa vie, de s’épanouir dans une activité, en permettant la mise en œuvre de projets dont la rentabilité est incertaine, telle une activité artistique. On s’interroge également sur ce que l’individu fait d’un surcroît de temps libre, exercice d’activités bénévoles ou simplement profiter de la vie.

Les points de vue sur les effets économiques peuvent paraître contradictoires. Pour les uns, le revenu de base, en permettant de ne pas accepter n’importe quel emploi, obligerait à augmenter les bas salaires. Pour d’autres, le revenu de base favoriserait au contraire l’exercice d’activité sous-rémunérée, échappant plus ou moins au salariat. Cependant, que ce soit par le renoncement à chercher un emploi, ou par la création d’activités nouvelles peu rentables, le revenu de base paraît un bon moyen de lutte contre le chômage.

On y trouve des idées d’inspiration marxiste où, l’humanité sortie du salariat, les machines (numérisées) assureront seules la création de richesses, qui seront, elles, reversées sous la forme d’un revenu universel. On y trouve également une vision libérale, considérant qu’il convient d’accorder une certaine somme d’argent aux citoyens, tantôt « filet de sécurité », tantôt « capital de départ », pour qu’ils puissent consommer ou créer leur propre activité.

Concernant son montant, Yoland Bresson, économiste et fondateur en France de l’Association pour l’instauration d’un revenu d’existence (AIRE) proposait 400 à 450 euros pour tous ; d’autres envisagent d’aller beaucoup plus loin (1/2 SMIC à 1000 euros). Pour certains, il faut assortir son versement de conditions, comme le développement de monnaies locales, ou le verser sous forme de prestations en nature assurant une vie digne.

Le film évoque largement les questions de financement, diverses solutions étant possibles, éventuellement cumulables. Le revenu de base ayant vocation à remplacer un grand nombre d’aides sociales existantes, on dispose déjà de leurs montants auxquels il faut ajouter les sommes économisées par la suppression des administrations chargées des contrôles. L’impôt a également un rôle à jouer, par de nouvelles taxations ( transactions financières, capital…). On envisage également le recours à la création monétaire, hors système bancaire. Pour François Plassar, le plus difficile n’est pas de trouver les moyens de financer le revenu de base, c’est de changer les mentalités !

 

 

* A voir ou à revoir en cliquant sur ce lien: Un revenu de base pour la vie?

15/11/2017

Jeudi 16 novembre: Conférence sur Pierre Paul RIQUET " Le Maître du canal" par Fernand Campariol

26/10/2017

18 octobre 2017 : Conférence de Marcelle Tozzi Frechou sur « Don Quichotte »

marcelletozzi.JPGTout le monde croît connaître Don Quichotte, image d'un long et maigre chevalier, qui combat les moulins à vent, flanqué de son petit et gros valet, Sancho Pancha. Le nom de la femme de ses rêves, Dulciné fait partie de notre vocabulaire... Pourquoi une telle notoriété pour le héros d'un roman publié en deux fois, en 1605 et 1615 ? Est-ce dû à l'époque où se déroule le roman, à la personnalité de Cervantès, son auteur, à ce que raconte le roman ou à son genre littéraire  ? C'est ce que Marcelle Tozzi a expliqué à un public nombreux et captivé, venu au CEC le 18 octobre.

L'époque est, en effet, remarquable. Cervantès est contemporain de Shakespeare et de Ronsard. Il l'est aussi de Velasquez. L'or venant d'Amérique coule à flot. Mais, l'empire constitué par Charles Quint se désagrège et le protestantisme se développe en Europe. Cervantès mène une vie aventureuse. Il participe à la bataille de Lépante contre les turcs. Il est, ensuite, capturé par les pirates barbaresques et passe cinq ans en esclavage. Il travaille pour l'armée, nommé commissaire aux vivres, il est accusé d'exactions. Il commence à écrire à 33 ans, mais son succès littéraire est tardif, 11 ans seulement avant qu'il meurt à 69 ans.

Considéré comme un (le) chef d’œuvre de la littérature espagnole, Don Quichotte rencontre d'emblée le succès. On le lit en public, comme une succession de farces. Toutefois, pour la conférencière, c'est un malentendu. Cervantès a voulu écrire quelque chose qui fasse rire, afin ddon quichotte.JPGe «  ruiner le crédit et l'autorité qu'ont dans le monde et parmi le vulgaire les romans de chevalerie ». Mais, on peut y voir aussi une satire comme une confrontation entre rêve et réalité, ou  bien encore la description d'un certain type de délire.

Don Quichotte fou? Hidalgo, c'est-à-dire, chevalier pauvre, le héros de Cervantès cherche à s'élever dans la hiérarchie de la chevalerie en imitant les comportements décrits dans les romans chevaleresques, avec peu de moyens. Il se fait adouber par un aubergiste. Sa dulcinée n'est qu'une pauvre paysanne qu'il ne verra d'ailleurs jamais... Il apparaît comme fou, car confondant la réalité et son rêve, dans la poursuite d'un idéal chevaleresque dépassé. Cependant, cette folie ne s'exprime que dans l'imitation du comportement des chevaliers. Pour le reste, il sait faire preuve de bon sens.

Cervantès fonde un nouveau genre romanesque, qualifié de baroque. Le roman « Don Quichotte », est considéré comme une transition vers le roman moderne. Son style et sa forme sont extrêmement variés. Le roman contient de nombreuses aventures, qui offrent au lecteur plusieurs attitudes possibles, rire ou colère face à la confrontation d'un monde imaginaire avec la réalité, des bons sentiments avec la nécessité pratique ou l'ingratitude des hommes.

A lire ou à relire donc, mais de préférence dans une traduction nous facilitant la tâche1.


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1Don Quichotte par Aline Schulman, Points Seuil, 1997.